Résumé: Qui est l’arbitre, cet être hybride qui tranche la justice? C’est à cette question que répond l’article ci-dessous, à travers deux axes principaux: en premier lieu, la vie de l’arbitre est-elle normale? Et la question peut se poser d’autant plus pour l’arbitre international, dont les aptitudes physiques et psychologiques sont ici interrogées, parfois de manière piquante, et dont l’activité principale, celle de rendre la justice, n’a pas d’équivalent hors de la sphère publique. Cette activité charrie des enjeux économiques qui obligent l’arbitre à s’organiser d’une certaine manière, ce qui permet de dessiner sans complaisance une sociologie de l’arbitrage. En second lieu, le rôle de l’arbitre est-il normal? Son statut, à la fois juge et contractant, avec les obligations qu’il impose et même temps rend difficile à exécuter est exceptionnel, pour ne pas dire anormal. La question de son indépendance notamment, qui alimente les chroniques et les gazettes depuis des décennies, montre bien que son rôle est particulier. Au final, il apparaît que l’arbitre est un être normal dans une situation exceptionnelle. D’ordinaire, il devient extraordinaire. C’est ce passage de l’un à l’autre qui est ici étudié.